En 2019 2020, une offre de céréales plus abondante que prévu

En 2019 2020, une offre de céréales plus abondante que prévu
12 September 2019

Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales

Le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales a pour objet de communiquer des prévisions actualisées sur le marché mondial des céréales. Il est complété par une évaluation détaillée de la production ainsi que des conditions de l'offre et de la demande de céréales par pays et par région, publiée dans le bulletin trimestriel Perspectives de récoltes et situation alimentaire. Des analyses plus approfondies des marchés mondiaux des céréales ainsi que d'autres denrées alimentaires de base sont publiées deux fois par an dans les Perspectives de l'alimentation.

Dates de sortie mensuelle pour 2019 : 7 février, 7 mars, 4 avril, 9 mai, 6 juin, 4 juillet, 5 septembre, 3 octobre, 7 novembre, 5 décembre.

En 2019 2020, une offre de céréales plus abondante que prévu

Date de publication: 05/09/2019

L’offre mondiale de céréales en 2019‑2020 devrait être plus élevée que prévu, en raison de la révision à la hausse, ce mois-ci, des prévisions concernant la production céréalière mondiale. Il faudra toutefois puiser dans les stocks mondiaux, mais moins que ce qui était prévu au début de la campagne, afin de répondre à la hausse attendue de l’utilisation pour 2019‑2020.

D’après les nouvelles prévisions de la FAO, la production mondiale de céréales en 2019 devrait s’établir à 2,708 milliards de tonnes, soit 23 millions de tonnes de plus que prévu en juillet et 55,4 millions de tonnes (2,1 pour cent) de plus que le résultat de 2018. La quasi-intégralité de la hausse mensuelle s’explique par la révision à la hausse des prévisions concernant la production mondiale de maïs, qui s’établit désormais à 1,124 milliard de tonnes, soit une progression de 2,0 pour cent par rapport à juillet et de 0,7 pour cent par rapport à 2018. Ces prévisions plus optimistes s’expliquent principalement par l’amélioration des perspectives de rendement aux États‑Unis, en dépit des précipitations abondantes durant la majeure partie de la période des semis. En outre, alors que la récolte de maïs est quasiment terminée au Brésil, les prévisions concernant la production du pays en 2019 ont été relevées récemment, ce qui a contribué à la révision à la hausse des perspectives mondiales.

Ces révisions à la hausse ont largement compensé la réduction de la production mondiale de blé prévue en 2019 qui, selon les plus récentes prévisions de la FAO, devrait s’établir à 767 millions de tonnes, soit 4 millions de tonnes de moins qu’en juillet. La baisse de la productivité des cultures en Fédération de Russie et dans l’Union européenne n’a été que partiellement compensée par la hausse des estimations concernant la production en Chine et aux États Unis, qui résulte de la révision à la hausse des rendements. En dépit de la révision à la baisse de ce mois-ci, la production mondiale de blé devrait cette année dépasser celle de 2018 de 36 millions de tonnes (5,0 pour cent).

Selon les dernières prévisions, la production mondiale de riz (équivalent usiné) en 2019 devrait s’établir à 517 millions de tonnes, soit une légère hausse par rapport à juillet et un niveau équivalent au record de l’année dernière. Cette hausse est principalement imputable à la Chine, où les agriculteurs ont cultivé plus de rizières que prévu, sous l’effet d’une amélioration attendue de la rentabilité. La production a également été révisée à la hausse aux États-Unis, en raison d’une diminution des ensemencements plus faible que prévue, malgré des conditions météorologiques défavorables et la faiblesse attendue des prix. Ces hausses devraient plus que compenser un léger recul de la production au Bangladesh, où la baisse des superficies plantées s’explique par la faiblesse des prix du marché.

Les prévisions record concernant l’utilisation mondiale des céréales en 2019‑2020 ont à nouveau été relevées et portées à 2,715 milliards de tonnes, soit une hausse de 7 millions de tonnes par rapport à juillet et de 37,1 millions de tonnes (1,4 pour cent) par rapport à 2018‑2019. Les prévisions concernant l’utilisation totale du blé ont été légèrement revues à la hausse (de 1,6 million de tonnes) depuis le précédent rapport et portées à 760 millions de tonnes, soit un nouveau record et une progression de 1,8 pour cent par rapport à 2018‑2019. Si, en valeur absolue, la hausse de la consommation alimentaire est le principal facteur de cette croissance de l’utilisation totale du blé en glissement annuel, l’utilisation globale du blé pour l'alimentation animale devrait, quant à elle, progresser de 3,7 pour cent. La croissance annuelle serait alors plus importante que celle de ces dernières années, l’utilisation de blé dans l'alimentation animale progressant fortement, en particulier dans l’Union européenne et aux États-Unis. L’utilisation totale de céréales secondaires en 2019‑2020 devrait s’établir à 1,437 milliard de tonnes et atteindre également un nouveau record, qui correspondrait à une hausse d’environ 5 millions de tonnes par rapport aux prévisions de juillet et de 1,2 pour cent (17 millions de tonnes) par rapport à 2018‑2019. La majeure partie de cette révision à la hausse par rapport à juillet et l’essentiel de l’augmentation prévue par rapport à la campagne précédente s’expliquent par la progression de l’utilisation du maïs et de l’orge, qui a plus que compensé un léger retrait de l’utilisation du sorgho. L’utilisation mondiale de riz en 2019‑2020 devrait atteindre le record historique de 519 millions de tonnes, soit une hausse de 1,3 pour cent en glissement annuel, ce qui représente une augmentation annuelle de 0,5 kg de la consommation par habitant.

Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes se terminant en 2020 ont été relevées de 19,4 millions de tonnes par rapport à juillet et portées à un peu plus de 847 millions de tonnes, mais sont encore en recul de près de 16 millions de tonnes de tonnes (1,8 pour cent) par rapport à leurs niveaux d’ouverture. Compte tenu de cette révision, le rapport stocks-utilisation de céréales au niveau mondial en 2019‑2020 devrait atteindre 30,3 pour cent, en léger retrait par rapport à 2018‑2019, mais un rapport encore relativement élevé, ce qui indique que la situation concernant l’offre mondiale devrait encore être confortable lors de cette campagne. L’ajustement à la hausse depuis juillet s’explique principalement par une accumulation bien plus importante des stocks de maïs aux États-Unis, où les perspectives de production pour cette année ont fortement progressé par rapport aux prévisions antérieures. Il est donc désormais prévu que les stocks totaux de céréales secondaires au niveau mondial s’établissent à 395 millions de tonnes, soit 24 millions de tonnes de plus que prévu en juillet, mais toujours 20 millions de tonnes (4,8 pour cent) en deçà de leurs niveaux d’ouverture. En revanche, les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de blé ont été réduites de près de 5 millions de tonnes par rapport à juillet et s’établissent désormais à 273,6 millions de tonnes. Les stocks de cette campagne progresseraient donc de 6 millions de tonnes (2,2 pour cent) par rapport à la campagne précédente, mais resteraient encore inférieurs de près de 10 millions de tonnes par rapport au record de 2017‑2018. La révision à la baisse de ce mois-ci est principalement due au recul des prévisions concernant les niveaux des stocks dans plusieurs des principaux pays exportateurs, en particulier en Fédération de Russie, où les perspectives de production sont plus faibles que prévu. Les stocks mondiaux de blé à la clôture des campagnes se terminant en 2020 devraient encore s’accroître par rapport à leurs niveaux d’ouverture, principalement en raison de la forte hausse des stocks prévue en Chine, qui devrait plus que compenser les reculs attendus dans certains des principaux pays exportateurs. Il est actuellement prévu que les stocks totaux de blé en Chine atteignent un record historique de 129 millions de tonnes, soit environ 9,5 millions de tonnes (7,9 pour cent) de plus que leurs niveaux d’ouverture. Les stocks mondiaux de riz à la clôture de la campagne 2019‑2020 devraient désormais s’établir à 179 millions de tonnes, en légère baisse par rapport aux prévisions de juillet et en recul de 1,0 pour cent par rapport au plus haut de 2018‑2019. L’ensemble du recul des stocks prévu cette saison est imputable aux importateurs de riz, car on s’attend à ce que des pays comme le Bangladesh, la Chine et l’Indonésie puisent dans les stocks importants qu’ils ont amassés lors de la campagne précédente.

Les prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de céréales en 2019‑2020 s’établissent à près de 415 millions de tonnes, soit un niveau identique à celui qui était prévu en juillet. Lors de cette campagne, le volume des échanges devrait rester proche de celui qui a été estimé pour 2018‑2019, car les hausses prévues des échanges de blé et de riz devraient presque contrebalancer le recul des prévisions concernant les échanges de maïs et de sorgho. Les prévisions concernant les échanges mondiaux de blé en 2019‑2020 (juillet/juin) sont maintenues à 173 millions de tonnes, soit une hausse de 5 millions de tonnes (3,0 pour cent) par rapport à 2018‑2019, principalement à la faveur de la reprise de la demande à l’importation au Maroc et dans plusieurs pays d’Asie. Cette hausse de la demande devrait être essentiellement satisfaite par l’accroissement des livraisons en provenance de l’Argentine, de l’Union européenne et de l’Ukraine. Toutefois, les ventes de blé réalisées lors de cette campagne par le principal exportateur mondial, la Fédération de Russie, devraient se contracter et s’établir à 32,5 millions de tonnes, soit, par rapport à 2018‑2019, une baisse de 3 millions de tonnes due au resserrement des disponibilités exportables. Les prévisions concernant les échanges mondiaux de riz en 2020 (janvier-décembre) ont été abaissées de 0,5 million de tonnes et s’établissent désormais à 48 millions de tonnes, principalement en raison de la baisse prévue de la demande à l’importation en Chine. Malgré cette révision, les échanges mondiaux de riz devraient encore dépasser de 1,6 million de tonnes (3,3 pour cent) le niveau de 2019, une reprise qui devrait être largement soutenue par une hausse des exportations de la Chine et de l’Inde. Il est toujours prévu que les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2019‑2020 (juillet-juin), qui restent identiques aux prévisions précédentes, accusent un important recul annuel de 6 millions de tonnes (3,0 pour cent) pour s'établir à 193,2 millions de tonnes. Une grande partie de la baisse prévue s’explique par une probable contraction des échanges mondiaux de maïs qui, à 160 millions de tonnes, reculeraient de 5,7 millions de tonnes par rapport à 2018‑2019, principalement en raison d’une baisse de la demande à l’importation au Canada, en Chine et surtout dans l’Union européenne. Compte tenu des perspectives de réduction des échanges mondiaux, la baisse des livraisons provenant des États-Unis, de l’Ukraine et, dans une moindre mesure, de l’Afrique du Sud devrait plus que compenser la hausse des ventes de l’Argentine, du Brésil et de la Fédération de Russie.  

Source: http://www.fao.org/worldfoodsituation/csdb/fr/