L'OISA commence à collaborer avec le Sahel et l'Afrique de l'Ouest

L'OISA commence à collaborer avec le Sahel et l'Afrique de l'Ouest
02 December 2019
La réunion régionale d'experts sur la situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l'Ouest s'est achevée à Niamey, où 17 pays, dont 14 membres de l'OCI et 12 membres de l'OISA, ont présenté leurs rapports sur la campagne agro-pastorale pour la période 2018-2019 et leurs prévisions pour la récolte de la saison 2019-2020.
Depuis plusieurs années, le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et ses partenaires animent un dispositif régional de veille sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans l'espace du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (PREGEC). Le dispositif se réunit régulièrement aux mois de mars, septembre et novembre de chaque année.
Les rencontres du PREGEC cherchent notamment à présenter la situation alimentaire et nutritionnelle et proposer des mesures d'intervention adéquates pour prévenir les risques d'insécurité alimentaire au sahel et en Afrique de l'ouest
Selon les rapports soumis, la situation de la production agricole dans son ensemble a été jugée satisfaisante et stable par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Dans le même temps, les participants ont noté que l'instabilité civile persistante dans la région aggrave de manière inquiétante la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle avec 9,4 à 14,4 millions de personnes en besoin d’assistance immédiate.
L’exacerbation prévue de la situation est la résultante de causes conjoncturelles notamment des déficits localisés de productions céréalières et fourragères du fait de la sécheresse, des inondations, mais surtout de l’exacerbation de la tension sécuritaire liés aux conflits armés et communautaires dans la région. La tension sécuritaire a entrainé des déplacements massifs des populations, la destruction ou l’arrêt du fonctionnement des services sociaux de base (santé et éducation), la perturbation des activités productives, des marchés et des flux marchands.Au Niger, au Mali, dans le nord-est du Nigeria, et en particulier au Tchad et en Mauritanie, les prévalences dépassent le seuil d’urgence de 15% (10-15%).

Les organisations internationales ont également présenté leurs rapports sur le travail effectué dans les régions. Selon eux, en raison de problèmes de mobilisation des ressources, le niveau de réponse des organisations humanitaires ne couvre que 50% des besoins des groupes vulnérables.
La discussion animée sur les résultats de rapports et les prévisions a obligé l’ensemble des parties prenantes, acteurs étatiques et non étatiques à s’interroger sur la mise en œuvre effective des politiques agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
À son tour, l'Organisation islamique pour la sécurité alimentaire, présentant des informations sur les nouveaux projets et les mesures prises pour assurer la sécurité alimentaire dans les pays membres, a appelé les participants à coopérer activement. La nouvelle organisation spécialisée de l'OIC, dont le siège est à Nur-Sultan, a offert des opportunités pour le développement, la mise en œuvre et la coordination en commun d'une politique agricole plus efficace. Il convient de noter que du point de vue de la répartition régionale du financement par les institutions financières de l'OCI, les pays nord-africains sont les principaux bénéficiaires, suivis des pays asiatiques et des pays ouest-africains occupent la troisième position. Les participants à la réunion ont exprimé un vif intérêt pour la coopération et ont également souligné la pertinence des projets proposés par l’OISA pour s’attaquer conjointement aux problèmes d’assurance de la sécurité alimentaire.
Après la réunion, les participants ont formulé des recommandations pour la poursuite des travaux aux niveaux national et international concernant les gouvernements des pays participants, les organisations intergouvernementales comme le CILSS, la CEDEAO et de l'UEMOA et les organisations internationales régionales.